Art · Confidence · My Two Cents · Short-story · Un jour, une histoire

Revenge I

On attendait que le docteur débranche la machine, il avait déjà dit qu’il n’y a plus rien à faire. J’aurais voulu pleurer, mais à quoi cela servira l’amour entre nous s’est éteints depuis longtemps ; il est resté par paresse et parce que j’ai tout accepté. C’était ma façon de gagner une guerre qui semblait perdue d’avance. Elle m’agaçait du matin au soir m’envoyait des photos d’eux dans des positions inimaginables, et les cadeaux qu’il lui offrait seraient à faire crever sa femme de jalousie ; ces cadeaux expansifs qu’il me  disait offrir à ses compétents et fidèles employés pourquoi ne pas en offert autant à sa tendre épouse ; ben moi, je me suis toujours occupée de nos finances, je savais avant elle ce qu’elle allait recevoir et en retour, je m’achetais quelque chose de plus cher et il ne pouvait rouspéter sans attirer l’attention à lui, car malgré ses connivences, il aimait le confort que je lui offrais, mes petits plats, une maison chaude, et une vie calme sans insultes et reproches qu’il pensait que je ne savais rien.

Mais une femme sait tout, le moindre petit changement, les vrais retards et les petites excuses pourtant, je n’ai rien dit à personne pour m’éviter les questions stupides comme est-elle plus jeune ou plus jolie que toi ? Comme si on s’était promis fidélité jusqu’à que l’on rencontre un/e de plus beau/belle et jeune. Si tel était le cas, on ne se serait pas marié, car il a et aura toujours de plus jeunes et de plus jolie quelque part. Je n’ai pas dit un mot à personne pas parce que j’avais honte d’être trompée par mon mari ; je ne voulais tout simplement pas de conseils sur comment les faire rompre ou les fameux « fout le à la porte. Il n’est pas un enfant s’il veut s’en aller qu’il s’en aille. Je ne voulais pas du autant fameux, c’est après que ma femme m’a foutue à la porte qu’on a commencé à se voir vraiment. Certaines ont le sang chaud et foutent la pagaille au moindre petit doute, d’autres femmes sont plus froides que le glace et peuvent en subir des années sans rien dire. Je suis de la deuxième catégorie, un vrai iceberg ; elle a tout fait pour me faire exploser et déguerpir, mais je suis restée. Mon petit nid douillet, je n’allais pas le déserter pour tout l’or du monde tant qu’elle se contente de quelques moments volés cela me va.

Quand s’il sentait la merde après ses incartades, il savait rester à sa place… Tant qu’il ne me toucha pas ça ne me dérangeât pas. Mon seul point faible dans ce ménage à trois l’intimité ; je ne voulais pas avoir de rapports intimes avec lui, là, j’ai dû faire fort et là elle m’a beaucoup aidé sans le savoir à ne pas remplir mes devoirs conjugaux sans lui dire non. Tant qu’il ne me toucha pas ça ne me dérangeât pas. Problème réglé.

    Je me disais et me le répétais : « S’il veut s’en aller qu’il vienne me le dire, les hommes ça ne fait pas de cadeaux, je ne me ferais pas manipuler par moins intelligente que moi. » Il est resté là à mener sa double vie et elle, à me voler des miettes. Parfois, il me souriait et je lui souris, pareille, car on est bien fait l’un pour l’autre, deux hypocrites avec un grand H qui jouaient au couple parfait alors que tout allait mal. J’aurai pu avoir des amants, mais je n’en avais pas envie et j’étais bien trop occupé à mener bien ma petite bataille, le garder jusque-là mort nous sépare ou qu’il décide de s’en aller ; je découvrais toute la faiblesse du mariage et comme toute chose qui semble éternelle, il ne fut pas à l’abri de la moindre brise. Les jours s’enfuyaient à un rythme alarmant pour moi en tout cas, car mon homme ne lâchait pas sa maîtresse ; puis le temps passa puis son emprise sur lui s’agrandissait et les mensonges sentaient mauvais, ils étaient des fois à faire dormir debout un enfant. Je serrais les dents et encaissais, mais personne ne sut rien de mon calvaire et lui ça lui allait comme un gant, car il avait le meilleur de deux mondes. Il semblait heureux, épanoui, tout l’antipode de moi ; monsieur chantonnait sous la douche, avait toujours l’air rêveur et me regardait souvent de coin de l’œil. Il faut dire que moi aussi, je faisais semblant que tout allait bien, si bien que ça a fini par aller mieux, je ne souffrais plus comme avant en un mot mon amour pour lui mourrais par petit coup. Il était plus qu’un ami, une sorte de compagnie, on se racontait nos journées, des projets concernant nos entreprises et de choses que se racontent les vieux couples alors ça ne faisait même pas dix ans que l’on était marié.. à suivre.   ©Nirva Mas